Archives du Théâtre 140

La Dernière Heure

20-12-1965

PREMIERE

« Au 140 »

On ne sait s'il faut expliquer le rire qui jaillit à tout moment devant les facéties des joyeux drilles qui ont envahi le plateau ou, selon leur fantaisie de l'instant, la salle: on ne sait s'il est possible d'expliquer ce rire, s'il n'est pas simplement une réaction viscérale à l'insolite de situations inattendues. Toujours est-il que l'on rit beaucoup, pas toujours pour des plaisanteries très raffinées, mais à gorge déployée au « 140 », où les British Rubbish and Musketeers refont, l'histoire à leur imaginative manière, transformant les héros d'Alexandre Dumas en très curieux soldats aux réflexes noblement britanniques.

Comme, en outre, les joyeux drillent disposent d'un matériel scénique ahurissant et prodigieusement inutile sur toute autre scène eue la leur, ils surprennent sans arrêt les spectateurs, que ce soit par l'héroïsme des trompettes guerrières qu'ils ont dénichées dans les brocantes londoniennes ou les confessions surprenantes de la reine Anne et de sa douce Constance.

Truffée de couplets, cette image, revue et corrigée de la recherche des royaux ferrets, est à proprement parler inénarrable.

Que dire alors de la deuxième partie du programme, où les comédiens se lancent résolument dans un loufoque couronné par un recours inconditionnel au « op àart »! Tout n'y est pas du meilleur goût, mais il en est ainsi dans le burlesque... et puis, le public rit, satisfait. En faut-il de plus? A voir et à entendre le succès qui a souligné les fatigantes prestations des frères Tony et Douglas, Gray, Bruce Lacy, Jill Bruce, Frederick Page, Sallv Nesbitt, Alexis Jawdokimov, Philip Nicolson, Charles Hett et Ann Gray.

C.V.