Archives du Théâtre 140


Le 'Edith Stephen Dance Theater' au Théâtre 140



La Dernière Heure

11-9-1968

LE « EDITH STEPHEN DANCE THEATER » AU THEATRE 140

Les soirées qu'anime actuellement le « Edith Stephen Dance Theater » (« Pop-Art Ballet from U.S.A. ») constituent la première série de spectacles de théâtre contemporain, de ballets, d'expression dramatiques variées que patronnent, au Théâtre 140, Fiat Belgio et l'Autolocomotion. Cette initiative du mécénat industriel est peut-être le signe d'une ère nouvelle, placée sous le signe de l'imagination créatrice.

Jo Dekmine nous a souvent présenté des spectacles non-conformistes mais les ballets de la compagnie d'Edith Stephen nous ont semblés d'une audace, d'une imagination beaucoup moins grandes que les ballets de Béjart par exemple.

Cette compagnie, qui se produit pour la première fois sur scène en Belgique, se compose d'Edith Stephen, directrice, de William Farrell, assistant à la direction, de Rita Brosk et de Maralia Rega. Ces quatre artistes possèdent une très belle technique, mise au service d'un sens aigu de la parodie.

Le ballet « Inner-Outer », sur une musique concrète de Pierre Schaeffer et de Pierre Henry, est fortement influencé par la psychanalyse et la peinture surréaliste. L'énorme boule qui prend le milieu de la scène, les gestes souvent gracieux des danseurs, les éclairages savamment dosés ont une signification symbolique qui échappe malheureusement au spectateur.

Ce ballet, qui pourrait aisément se passer de n'importe quelle musique, nous a cependant semblé le plus réussi du programme, de même que « The square circle », satire de la vie moderne en style « pop », d'un humour percutant."

« Forbidden playground », sur une musique assez pauvre, de Morton Feldman, compositeur de la tendance « musique nouvelle », a reçu un accueil assez froid sinon hostile de la part d'une partie du public. Du point de vue technique, il est cependant le plus achevé. Il a pour sujet le contact humain dans un temps mécanisé, mécanisation qui pour nous est matérialisée surtout par la musique assez agaçante par son manque d'invention, par ses répétitions incessantes. Le contact humain était même recherché parmi le public, ce qui a été diversement apprécié.

« The wrecked tangle », ballet parodique où l'on retrouve des fragments de « La Moldau », du « Chevalier à la rose », de « Daphnis et Chloé », est une sorte de pantomine parodique d'un humour assez gros. Ce spectacle nous a semblé assez décevant dans l'ensemble.

— A.F

Auteur A.F.

Publication La Dernière Heure

Performance(s) Pop Art Ballet

Date(s) du 1968-09-10 au 1968-09-13

Artiste(s)

Compagnie / Organisation Edith Stephen Dance Theatre