Archives du Théâtre 140


La compagnie de danse d'Edith Stephen



Le Soir

12-9-1968

AU THEATRE 140

La compagnie de danse d'Edith Stephen

En fait d'« expériences » poussées très loin dans le domaine chorégraphique, nous avons été gratifié, mardi soir, d'un programme de premier choix. Si l'avenir de la danse consiste... à danser le moins possible, à se passer de musique pour préférer un bruitage tortionnaire de tympans, à n'y accorder du reste qu'une attention accidentelle, à présenter cette mouture audio-visuelle sous des titres passe-partout, qu'il est de bon ton, cependant de placer sous le signe des « temps modernes » et de l'époque mécanisée, la compagnie américaine d'Edith Stephen est un parangon.

L'ennui pour elle, c'est que nous avons vu d'autres troupes attachées à la recherche d'un style correspondant aux réalités d'aujourd'hui, qui ont eu l'inspiration combien plus heureuse. Que ce soit par Maurice Béjart, Joseph Lazzini, Janine Charrat ou Jerome Robbins, la preuve est faite que la danse doit d'abord être... dansée. La remplacer par une sorte de gymnastique au rythme imprévisible, par une mime plus ou moins concrète ou par des exercices d'élasticité du tronc ou des membres, le tout assaisonné de loin en loin de « gags », c'est opter pour la négation même de l'art saltatoire.

Il nous paraît dès lors inutile d'analyser plus avant un spectacle qui suscita, du côté du public les remarques narquoises, les quolibets et ...une défection progressive. Disons seulement qu'Edith Stephen, chorégraphe et directrice artistique, est sans aucun doute la moins douée des quatre personnages qui ont occupé la scène.

Nous faisons confiance aux directeurs de nos salles pour que la saison chorégraphique efface bien vite cette entrée en matière malheureuse.

A.B.

Auteur A.B.

Publication Le Soir

Performance(s) Pop Art Ballet

Date(s) du 1968-09-10 au 1968-09-13

Artiste(s)

Compagnie / Organisation Edith Stephen Dance Theatre