Archives du Théâtre 140

La Dernière Heure

9-12-1970

Au « 140 »

« Mama London »

Cinquante à soixante pseudo-hippies sur scène ouvrant de grands yeux ronds, un quaretron de spectateurs habituels dans une salle au huit-dixième des fauteuils recouverts de housses noires, tel était le décor dimanche soir au Théâtre « 140 », pour la représentation de « Mama London » (Wherehouse Company).

Cette jeune troupe créée par Beth Porter et Peter-Reid, deux ex-membres de la « célèbre » troupe de New York « La Mama », prétend nous livrer un message original. Un certain nombre (très restreint d'ailleurs) de snobs affirme y trouver « l'Aura » d'une nouvelle dramaturgie.

Pour notre part, nous y avons « savouré » un salmigondis de cris divers, de reptations imbéciles et une suffisance grenouillère.

Suivant le programme du Théâtre « 140 », ceux qui n'apprécient pas ce genre de représentation, sont des « bourgeois » qui n'ont rien compris à « l'humour qui embellit le sarcasme ».

Le résultat de cet humour est tellement primaire ou paranoïaque, au choix, qu'il intéressait vivement au premier rang de l'assistance un célèbre psychiatre venu se libérer de ses problèmes ou s'enquérir d'une nouvelle clientèle.

Avec beaucoup de bonne volonté, nous écrirons comme un confrère de la presse quotidienne, rendant compte d'un spectacle antérieur, pieusement repris dans le programme, « au premier degré c'est un spectacle pour athlètes complets de l'art du comédien ». Encore, que sur les stades les hommes ne passent pas leur temps à se pincer les mamelons avec délectation au nom de Shakespeare (sans doute) qui proclamait « être ou ne pas être ». Ici, on « n'est pas » avec certitude.

En deuxième partie, l'on a eu droit à une audition de pop-music. Nous aimons bien la pop-music, mais ce n'est pas un motif pour que nous nous extasions au cri de « Oh Mama ».,.

— A.V.