Archives du Théâtre 140


Soft Machine. Le bilan de la pop music prospective



THEATRE 140

saison 70/71

communiqué de presse

avant première/SOFT MACHINE

Au Théâtre 140

les 14 et 15 janvier à 20h30

le concert intégral des

SOFT MACHINE

le bilan de la pop music prospective

En matière de Pop Music underground, la première place n'est plus discutée aux SOFT MACHINE.

Bien plus encore que les Pink Floyd, ils sont viollement présents au début de l'aventure musicale (pop music de concert et de recherche) et à son aboutissement actuel:

Tous parfaitement maîtres de leur instrument et dotés d'un solide bagage musical (ce qui, au départ, leur permet de jouer ensemble), ils auraient aussi bien pu faire fortune en se lançant dans une carrière pop-commerciale.

Ils ont préféré rester fidèles à l'esprit qui les anime et continuer leurs recherches sans concessions.

A propos de leur dernier double album "Third":

"Là, depuis toujours. A votre oreille. Les fredonnements incertains— hésités, cassés puis repris—la voix blanche ; débris de refrains, coq à l'âne de courtines à moitié oubliées, lanla lanières à tue-tête ou chuchotes, sifflotements, "pour rien" dites-vous, sinon à éclairer le noir des couloirs, à rameuter les rêves et avec le sommeil. Ecoutez les rêves, passez de l'autre côté du miroir. De là votre regard étonné va découvrir l'impensable beauté: le bruit et la musique sont une seule et même chose. Mais en parler c'était encore faire confiance aux mots—donc d'une certaine façon à la "Kultur". Seule la musique par sa propre convulsion (belle) pouvait nous livrer le secret de son origine: qu'elle n'est que bruit.

"Facelift" non pas ascension de la musique vers la lumière, mais convulsion du bruit "devenu" musique. "Devenu" par la magie dérisoire d'un mot. Où finit le bruit, où commence la musique? Où le jour, où la nuit? Wyatt sous les lueurs blafardes de juin "Moon in june" en muezzin. La voix blanche a hésité d'une psalmodie déchirée sur une question aussi dérisoire. A la faveur de la nuit nous libérons cette envie de chanter que la Musique (celle qui s'écrit avec un grand M) nous interdit. A la faveur des rêves (tout le monde chante comme Wyatt, la beauté est partout, en vous, par vous, qu'importe alors la lumière et l'ombre). Subversion de/par la musique. Depuis toujours que vous chantez; ce n'était donc pas pour « rien ».

(extrait de "Rock et Folk)

Actuellement le groupe se compose de:

Mike Ratled (orgue et piano), Robert Wyatt (batterie et chant), Hugh Hopper(guitare basse) et un saxophoniste.

Histoire du groupe:

La naissance du groupe remonte à 1959 et à la ville de Canterbury où quatre musiciens se réunirent pour la première fois: Hugh Hopper (basse), Brian Hopper (clarinette,ténor), Mike Ratledge (piano) et Robert Wyatt (batterie). Brian et Mike avaient derrière eux neuf années de musique classique, Robert quelques années de leçons avec George Neidorff, batteur américain. Tous très influencés par le jazz, ils admiraient Cecil Taylor pour son attaque et la liberté de ses harmonies, Omette Coleman et John Coltrane pour l'utilisation qu'ils faisaient de leurs sections rythmiques. Toutefois, Brian et Mike continuaient à jouer de la musique classique, par exemple des sonates pour violon de Milhaud ou Bartok arrangées pour clarinette!

1961. David Allen, guitariste et poète australien se joint au groupe qui devient le "David Allen Quartet" (Ailen, Hopper, Ratledge, Wyatt) qui se produit à Londres ainsi qu'au Live New Departures Concert. La musique que jouait alors le groupe avait les mêmes structures qu'à présent, quoique plus orientée vers le jazz. Le public y restant tout à fait indifférent, le groupe éclate, David retourne à Majorque, Mike à Oxford, Hugh et Robert, de retour à Canterbury, forment les "Wild Flowers" avec Kevin Ayers et Brian Hopper et jouent des morceaux originaux mais inspirés de la musique des Beatles!

Majorque. David et Kevin se retrouvent, s'envolent pour l'Angleterre, sont rejoints par un guitariste américain, Larry Knowlin, puis par Robert et Mike qui venait de terminer ses études de psychologie et de philosophie à Oxford. Le groupe s'appelle d'abord "Mr.Head", puis, avec l'approbation de William Burroughs,"The Soft Machine" (la machine molle). Comme l'a si bien souligné Jean-Jacques Lebel dans son introduction à l'oeuvre de Burroughs ("La poésie de la Beat Génération"):"La machine molle fonctionne en effet sur le modèle du monde, c'est un engin à casser le noyau des atomes, à déstructurer et à rebâtir".

Larry ayant quitté le groupe pour cause de non-entente musicale, David Allen devient soliste et Kevin prend la basse. Robert se met à chanter et Mike s'achète un orgue. La SOFT MACHINE inaugure l'UFO en compagnie de l'autre grand groupe underground anglais, le Pink Floyd. Soft Machine devient un trio qui se produit au Festival d'Edimbourg et assure la partie musicale d'Ubu à la Biennale de Paris. La SOFT MACHINE s'envole ensuite pour les USA avec la tournée Jimi Hendrix et en profite pour enregistrer un LP pour ABC.

Depuis, chaque concert, chaque LP, chaque festival les affirme comme étant les maîtres incontestés de la pop music prospective anglaise, collaboration avec le compositeur de musique contemporaine Terry Tiley, avec divers musiciens de Jazz moderne, Thelonious Monk, l'autorité en la matière, la référence...

THE SOFT MACHINE

A Bruxelles au théâtre 140, les 14 et 15 janvier à 20h30 à Liège, au conservatoire, le 17 janvier à 20h, avec la collaboration des Jeunesses Musicales.

Location ouverte au théâtre 140 de 12 à 18h. Tél:34.46.31, sauf le dimanche

Prochains concerts POP au 140: Location ouverte pour tous ces concerts.

Emerson Lake and Palmer les 6 et 7 février

Yes le mercredi 10 février

East of Eden les 21 et 22 février

Auteur

Publication [persbrochure]

Performance(s) [concert]

Date(s) du 1971-01-07 au 1971-01-10

Artiste(s) Soft Machine

Compagnie / Organisation