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Deuxième événement de l'action 'Schaerbeek libre au théâtre et dans la rue'. Le Ridiculous de New York ridiculisera vraiment notre petit univers… jusqu'à la limite du mauvais goût



Théâtre 140

Saison 70/71

Service de Presse

B 1

avant première/RIDICULOUS

Au THEATRE 140

du 20 au 25 avril

Deuxième événement de l'action "Schaerbeek libre au théâtre et dans la rue": le Ier c'était la place Liedts

au Théâtre 140 / du 20 au 25 avril à 20h30

et défilant dans les rues de Schaerbeek le 21 avril à 18h

LE RIDICUL0US DE NEW YORK RIDICULISERA VRAIMENT NOTRE PETIT UNIVERS ... JUSQU'A LA LIMITE DU MAUVAIS GOUT

Bruxelles le lui pardonnera-t-il? Les gens veulent bien être scandalisés si c'est au nom des grands sentiments. John Vaccaro, le metteur en scène refuse de se donner des excuses, refuse l'alibi des motivations édifiantes. Voici par exemple un couple de jeunes premiers, ces rôles sont joués par deux vieux "travestis" très ardents!

Un Rock Musical qui rétablit la vérité underground que la version française de "Hair" a failli faire soupçonner.

A l'origine, "Hair" à New York était aussi un enfant du théâtre La Mama, comme le Ridiculous de John Vaccaro. Ceux qui ont vu Hair à New York ou à Londres en sont revenus exaltés. Le spectacle avait encore sa vigueur originelle,sa pleine signification,sa colère. Depuis...

Le Ridiculous nous sera d'autant plus précieux que cette forme de théâtre chanté est particulière à la nouvelle génération du théâtre "off" américain.

Aussi exigeant intellectuellement que du Saunders ou du Beckett sans le parti-pris littéraire. Une expression scénique qui n'a en fait que l'aspect de la comédie musicale, par définition sécurisante et réfugiée dans le divertissement. Il est vrai que "West Side Story" désobéissait déjà en partie à cette loi! Le continent va découvrir s'il en a l'imagination ce théâtre fêtard et intolérant qui défraie depuis un moment la chronique New Yorkaise. Ridiculous: "Heaven Grand in Amber Orbit",le célèbre théâtre de la dérision. Une énorme fête d'une parfaite férocité qui vise le sérieux de nos institutions et le mensonge de nos attitudes sentimentales annoblies par l'establishment. 20 chansons soutenues par des guitares et des percussions, chantées par toute une troupe incroyablement jeune et efficace. Ceci n'est pas une comédie musicale, c'est du théâtre, quelquefois chanté...

Il y a toujours quelque chose à regarder pour le spectateur qui ne comprend pas ce qui se dit, ou mal. C'est évidemment visuel. Et les intentions sont claires. Le texte n'y est pas une prison littéraire, il est aussi peu déterminant que des conversations entendues en tramway ou des attendus de justice ou des pages du bottin. Le texte est un décor que l'action réduit en poussière. Il n'est pas indispensable de comprendre l'anglais. Mais il faut le voir en langue originale.

Ce spectacle est très éloigné de la dialectique du Living Theatre ou du Bread and Puppet. C'est une autre démarche, beaucoup moins "moralisatrice".

John Vaccaro parle:

Je n'ai jamais compris pourquoi en 1970 ou en n'importe quelle année où j'ai dirigé des spectacles, ou vécu, simplement pourquoi le sommet de l'investigation psychologique au théâtre c'est toujours l'homme opposé à lui-même? Le problème aujourd'hui est universel, global. Nous ne faisons jamais de pièces à propos des états d'âmes de personnes individuelles.

Le théâtre, le cinéma conventionnel n'est pas honnête. Songez à un film comme "Samedi soir et dimanche matin". Ou à tous ces vieux Tarzan ou ces films de jungle.Tous ces euphémismes. Les amoureux se rapprochent et soudainement la caméra monte dans les branches où les singes deviennent fou à la vue de ce qui se passe en dessous. Je ne veux pas voir les singes. Ils me disent qu'il y a quelque chose de sale qui se passe. Voyons la chose réelle, si c'est "honest".

Cette superproduction qui se joue du théâtre psychologique va-t-elle faire enfin cette "mise au point" que le Living Theatre-récupéré sur le tard par les badauds-n'aura pas réussi à terminer, perdu dans les prêchis-prêchas que nous savons.

Et "Schaerbeek libre"?

Un referendum dans Schaerbeek en fête sur l'expression créatrice actuelle, du papier à fleurs au théâtre d'avant-garde

Une action dessinée, construite dans et hors les murs du Théâtre 140, entrepôt du théâtre nouveau et de la pop music, de l'Algol, maison communautaire (créations collectives: peinture dans la rue, Actions...), de Mass Moving, Yucca et du Théâtre Laboratoire Vicinal. Schaerbeek - qui a été la patrie occasionnelle du Living Theatre va devenir durant deux mois la cathédrale de "l'art pauvre", du pop art inencadrable, du chef d'oeuvre périssable à consommer tout de suite, et la population s'en mêlera, les commerçants, les étudiants... ou bien ce sera raté.

Au Théâtre 140, dans la rue, au parc Josaphat (du 19 avril au 31 mai), Free Show au Tir à l'arc le 22 avril avec May Blitz, Burning Plague, Arkham et Kleptomania.

Une proposition de la Commune de Schaerbeek sous le haut patronage du Ministre de la Culture Française et aussi de Fiat Belgio pour le Théâtre 140.

Siège de l'Action:

Théâtre 140

140 avenue Eugène Plasky / 1040 Bruxelles Tel/ 34.46.31 - 34.44.31

Auteur

Publication [persbrochure]

Performance(s) Cockstrong

Date(s) du 1971-04-20 au 1971-04-25

Artiste(s) The Playhouse of the Ridiculous

Compagnie / Organisation