Archives du Théâtre 140

THEATRE 140

saison 71/72

service de presse

avant première/ballet

Au THEATRE 140

les 21 - 22 et 23 juin à 20h30

"ANNA S0K0L0W'S PLAYERS PROJECT"

René Magritte chorégraphié aux USA et aussi Samuel Beckett

Etrange, déroutant spectacle, écrit Patrice de Nussac dans France Soir. Le "Anna Sokolow's Players project". Puzzle disparate où se mêlent la danse, la comédie, la pantomime, la poésie, l'expression corporelle. Anna Sokolow, qui fit partie de la troupe de Martha Graham, a donné des cours à l'American Ballet, au Lincoln Center, à l'Actor's Studio. Elle a aussi bien participé à la mise en scène de "Hair" qu'au "New York Shakespeare Festival". C'est dire que ses danseurs sont rompus à toutes les disciplines.

Dans le programme que l'on verra au Théâtre 140, ils démontreront surtout un pouvoir d'expression étonnant, notamment dans "Magritte-Magritte", un hommage au peintre surréaliste. Anna Sokolow a donné vie à certaines toiles célèbres - "Les amants", "La grande guerre", "Le dormeur agité", "L'assassin menacé", "Le mannequin rouge" - et les personnages sans visage, ou au visage en forme de pomme verte, sortent de leur cadre. La peinture devient mouvement, le moment figé devient histoire. Nous entrons ainsi dans le monde surréaliste de Magritte, dans un univers d'autant plus inquiétant qu'il ne semble plus imaginaire. L'illustration musicale est empruntée à Scriabine, Liszt, Satie , le commentaire poétique à Paul Eluard, Edgar Poe, John White. L'ensemble paraît sophistiqué, non dépourvu d'esthétisme et d'intelligence.

Autre création non dépourvue d'humour: "Un bref exposé et une démonstration sur l'évolution du Ragtime par Jerry Roll Morton". En costume 1920, deux danseurs et un narrateur racontent les origines du jazz en commençant par la valse et le quadrille. Cette pantomime divertissante plairait à Jean-Christophe Averty. Enfin, "Acte sans parole" d'après Samuel Beckett, montre l'agonie dans le désert d'un pauvre bougre osédé par une bouteille d'eau - symbole de vie - qui lui échappe. Il meurt dans d'atroces convulsions.

Trois oeuvres donc fort dissemblables, ajoute de Nussac, mais qui le premier moment de dépaysement passé, composent une soirée pas comme les autres.

Dans le New York Times, le célèbre critique Clive Barnes écrit :

"Anna Sokolow regarde le monde froidement. De tous nos chorégraphes, Anna Sokolow est la plus proche du "documentaire". Si Truman Capote devait envisager un ballet de non-fiction, ce serait à Anna Sokolow que reviendrait la chorégraphie. En effet, traduire la vérité la concerne autant que, pour nous, d'éviter d'être tué dans un accident de la route... Demain, le "National Ballet of Washington" donne la première à Broadway de "Night" d'Anna Sokolow, et un peu plus tôt dans le mois, elle amena sa compagnie à New York pour deux représentations au Hunter College Playhouse, pendant qu'en même temps, le City Center Joffrey Ballet présentait son ballet de jazz "Opus 65". Les danseurs du Joffrey Ballet ont d'ailleurs l'intention d'incorporer une de ses créations "Rooms" dans leur répertoire qui, tout comme "Dreams", fait partie du répertoire de la compagnie Alvin Ailey et du Netherlands Dance Theatre. Ainsi, peu à peu, Anna Sokolow mobilise l'affiche du monde de la danse".

RENE MAGRITTE - SAMUEL BECKETT - JELLY ROLL MORTON

3 Ballets - 1 Spectacle

"Act without words" / "Actes sans paroles" de Samuel Beckett

Un homme est abandonné dans le désert, sous l'éclat d'un soleil implacable. Des forces inconnues lui donnent le faux espoir d'une carafe d'eau et de l'ombre d'un arbre, qu'il ne peut atteindre. Des carafes d'eau et de l'ombre d'un arbre, qu'il ne peut atteindre. Des rochers lui sont fournis pour qu'il s'y tienne debout, mais il ne peut toujours pas atteindre l'eau. On lui donne une corde pour y arriver, mais il ne réussit qu'à s'empêtrer dedans. A la fin, il reste assis, seul dans le désert.

"A short lecture and demonstration on the evolution of ragtime as presented by Jelly Roll Morton"

Basé sur un documentaire de la librairie du Congrès qui, dans les mains de Sokolow, semble montrer que nos efforts les plus ardus pour préserver notre héritage ne réussissent qu'à le détruire. C'est le récit servile d'un texte choisi avec soin, accompagné d'une démonstration également fidèle des styles de danse de l'histoire du jazz.

"Magritte-Magritte"

Hommage aux peintures surréalistes de Magritte. En 8 tableaux, Anna Sokolow fait découvrir l'esprit du peintre avec beaucoup de sensibilité.

Prenant les images de Magritte comme point de départ. Des poèmes de Paul Eluard et d'Edgard Allan Poe sont utilisés pour deux scènes, trois autres ont un fond verbal donné par des images poétiques de John Wite, toujours adaptées au contexte surréaliste.

Le monde de Magritte consistera en l'utilisation d'objets ordinaires, chapeaux, peignes, bougies, chaussures… qui deviennent des symboles surréalistes. Il aime traduire des idées littéraires en images visuelles et a expliqué que dans cette poésie-peinture, l'image est "une idée" qui ne peut se visualiser qu'à travers la peinture".

Anna Sokolow prouve que les idées de Magritte peuvent être transformées en visualisations théâtrales valables.

Le ballet "Anna Sokolow's Players Project" vient d'être présenté au Festival de Vienne et à Paris à l'Espace Cardin. Après Bruxelles, il le sera au fameux "Hollandse Festival".

La troupe est composée de Lorey May, Jim May, Henry Smith, Margaret Fargnoli, Charles Summer Hayward, William Ottersen, Tonia Shimin, Betina Shepard, Judith Hawkins et Carol M. Waaser.

Le "ANNA SOKOLOW'S PLAYERS PROJECT" au Théâtre 140 les 21, 22 et 23 juin 72 à 20 h 30

Réduction aux Schaerbeekois, Etudiants et Membres d'A B C. Location : 34.46.31