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THEATRE 140

service de presse

saison 72/73

avant première/GOD OP AARDE

UN THEATRE TOTAL PAR DES NEO PRIMITIFS HOLLANDAIS :

GOD OP AARDE de Inez van Dulleman

LE GROUPE DE APPEL PROPOSE LA PARADE FORAINE PANTHEISTE...

A gauche il y a les musiciens, saxo et percussions, de grands beatnicks doux et souriants, malicieux qui ressemblent à tout ce qui peint, joue free jazz, écrit underground actuellement en Hollande. Nous sommes à La Haie, au Hot Theater avant le passage au 140.

Au centre, il y a un enchevêtrement subtil de caisses de fret, morceaux de palissades, matériaux de bois brut ou de vannerie, le tout confituré de blanc sali comme un frisson de Fontana (on en parle ici comme d'une eau de Cologne) mais au niveau d'un pop art parfaitement assimilé.

Allons, c'est bien parti, on a envie...

Viennent les 4 comédiens, funambules, clowns au grimage facial triangulaire, nuance pastel. Jusqu'au bout ils émergeront du plâtre et de la chaux avec leurs multiples accessoires.

Que veulent-ils nous prouver exactement à travers leur "jeu sur la place", leur theaterspel?

La mise en scène de Eric Vos,digérée par le travail collectif, est efficace,drôle,poétique,en marge du cirque.

Le thème exposé par l'auteur, Inez van Dulleman, philosophe autour du besoin d'un dieu vrai ou inventé, un dieu arc-boutant: "le thème de base est l'homme qui sans se réclamer de Dieu, n'arrive pas à donner de forme à sa vie. Traduisons littéralement un extrait de la notice de God op Aarde:

"Les textes, certains empruntés à la mythologie (Africaine ou Indienne), ou à la littérature récente du monde entier (quelques idées et de courts passages extraits de l'oeuvre de Huxley, Weiss, Eliot, Jakov Lind et Panizza), forment ensemble un collage varié. A un moment donné de l'histoire, l'homme a acquis la notion d'être resté seul, délaissé du lien organique entre lui et la nature l'environnant".

"Toutes les cultures ont essayé à leur tour de trouver le discours qui les éloignent de Dieu. Beaucoup de récits mythologiques touchent à nouveau à ce moment mystérieux où la scission s'est produite et auquel les hommes ont commencé d'une manière consciente à se trouver des dieux, créations qui à leur tour auront de l'influence sur les hommes."

"Ainsi commence un travail de l'échange, une "excursion" de recherche recommencée par chaque génération, une lutte d'influence entre dominateurs et dominés, entre pères de l'église et enfants de l'église". "Dans "GOD OP AARDE"(Dieu sur terre), on essaie de redonner quelque chose de ce labyrinthe, en éclairs, instantanés qui sont en liaison logique ou historique".

Voilà. Au théâtre, cette proposition devient un jeu très vivant que le propos philosophe n'arrive pas à figer. Vous en jugerez.

Le groupe APPEL, fait de comédiens chevronnés s'est formé l'an passé. Leur but théâtral: chercher d'autres formes de théâtre, arriver à une cassure du "patron" (trame) sur lequel ils avaient séparément travaillé jusqu'alors. GOD OP AARDE est leur première réalisation.

Les 19 et 20 décembre à 20h30 au Théâtre 140.