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Théâtre en prison, 'Cage' par le San Quentin Drama Workshop



THEATRE 140

service de presse

saison 72/73

avant première / THE CAGE

AU THEATRE 140

du 29 novembre au 3 décembre à 20h30

THEATRE EN PRISON

"CAGE"

par le SAN QUENTIN DRAMA WORKSHOP

Une heure et demi de théâtre d'action suivi de débat public en présence d'un traducteur, de psychologues, avocats, anciens détenus, assistants sociaux, etc…

Un document d'une dureté éprouvante joué par d'anciens prisonniers de droit commun aux USA, qui atteint à la valeur théâtrale sans perdre son authenticité.

Nous connaissons les enquêtes menées à ce sujet aux USA et en France. Les auteurs et acteurs de "CAGE" savent de quoi ils parlent, ils sont tout à la fois juges et partie parce qu'ils ont pris leurs distances. Un meurtrier dément appelé Hatchet, un type qui s'appitoie sur lui-même appelé Al et un homme parlant de manière douce appelé Doc. Ernie Allen qui joue Doc, a été trois ans à San Quentin pour vol important. Martin Turner, le lieutenant de garde, 90 jours pour vol de voiture, ensuite deux ans et demi à Soledad, prison de Californie. John Stuart, producteur, deux ans à la maison de correction de l'Etat du Connecticut pour détention de narcotiques. Henry Everhart, le capitaine des gardes, onze ans et demi d'une peine à vie pour meurtre.

Essentiellement, les acteurs de "CAGE" ont trouvé au théâtre un exutoire psychologique, le moyen d'un dépassement de la situation vécue, par la confrontation au public.

THE CAGE (traduction littérale du synopsis)

"Le noir absolu est parcouru par un rayon lumineux tournant qui marque de grandes ombres sur les hauts murs. Puis, une voix commandante aboie dans un haut-parleur noms et numéros: "Willis, n°237182, voyez le garde immédiatement", "Répétition : immédiatement! Johnson, n°511319. Buris, n°137566 et Pantello, n°298l76, ramenez-vous vers le coin Est immédiatement".

L'appel graduellement s'efface; le rayon lumineux s'en va. Lentement de nouvelles lumières révèlent un carré de courts piquets au centre de la scène. Pendant que trois figures endormies sortent du noir, le public respire et donne son attention à une des plus extraordinaires expériences théâtrales actuelles, une pièce d'une traite de 80 minutes appelée "The Cage" et produite par la compagnie du Barbwire Theatre (San Quentin Drama Workshop).

L'intrigue de la pièce se situe à l'intérieur d'une cellule marquée par les piquets. Pour la monotonie sans fin qui caractérisa la vie de prison, ils ont été enfermé dans cette cage. L'intrigue commence quand Jive, un étudiant accusé du meurtre de sa bonne amie de 17 ans, devient quatrième de groupe. Ces quatre hommes sont un vrai "paquet" dit le capitaine de garde à son lieutenant, pendant qu'ils prennent leur déjeuner d'haricots...

Pour l'inspection du matin, chaque prisonnier doit se déshabiller. Quand Doc reste allongé, il est battu par les gardes. Cela devrait lui apprendre! Et le capitaine lâcha un rappel comme il s'en va: "nous dirigeons cette prison". Le rasta de la pièce montre au public l'interaction perverse d'hommes confinés à un entourage pareil et réduits à une existence animale."

"The cage" n'est pas une pièce divertissante à "proprement parler". L'action sur scène donne au public une vue microscopique de la vie de prison. Elle présente la brutalité des gardes, la routine impersonnelle de la routine quotidienne, la barbarie des prisonniers, l'environnement équivoque qui entraîne l'homosexualité, la corruption des jeunes prisonniers au contact de vieux criminels. C'est ici qu'on essaie de reformer et de réhabiliter les prisonniers. Il faut admettre que le format dramatique compresse en 80 minutes un contexte qui s'accomplit durant des mois et des années. Mais est-ce une vue de prison valable. L'évidence récemment dénoncée par le sénateur Thomas Dodd montre que des prisonniers ont été battus et même tués par des gardes et que "75 % des gardes dans certaines institutions sont corrompus". L'homosexualité et l'environnement inhumain sont largement attestés. "Nous voulons la société protégée" dit le vice-président Humphrey, "mais nous semblons penser que le prisonnier se réhabilite lui-même si nous lui donnons assez de temps pour penser à sa vie". Le fait que 70% de tous les prisonniers deviennent des récidivistes devrait détruire cette illusion. Ainsi le public peut seulement sentir le symbolisme inapproprié quand Hatchet implorant le pardon de son Dieu, essaie de se pardonner ses crimes en se lavant les mains aux toilettes.

Le message de "The cage" a l'évidence de diverses enquêtes sur la vie pénitenciaire. Mais les acteurs peuvent déjà vous avoir dit cela. Quand ils jouent en dehors de la prison, ils savent de quoi ils parlent. Ils y ont tous été. Ils savent comment c'est; et ils n'aiment pas ce qu'ils savent. C'est une des caractéristiques uniques du Barbwire Theatre: tous ses membres sont d'anciens détenus.

"THE CAGE" par le SAN QUENTIN DRAMA WORKSHOP au THEATRE 140 du 29 novembre au 3 décembre à 20h 30.

Auteur

Publication [persbrochure]

Performance(s) The Cage

Date(s) du 1972-11-29 au 1972-12-03

Artiste(s) San Quentin Drama Workshop

Compagnie / Organisation