Archives du Théâtre 140


Le RIDICULOUS THEATRICAL de NEW YORK au '140', aucune confusion possible?



THEATRE 140

saison 73/74

service de presse

avant première / RIDICULOUS THEATRICAL

Le RIDICULOUS THEATRICAL de NEW YORK au "140"

aucune confusion possible?

Au THEATRE 140

du 15 au 18 octobre à 21h30

BLUEBEARD

leur version de "BARBE BLEUE"

du 19 au 21 octobre à 21h30

CAMILLE

une dame aux camélias parallèle

Il y a le Playhouse of Ridiculous de John Vaccaro, condamné en Belgique, qui vient de recevoir des subsides officiels des services culturels américains. Il y a également le Ridiculous Theatrical de Charles Ludlam plus parfaitement connu du public new-yorkais et dont le style est très différent, ils n'ont de commun que le refus armé de prendre notre univers au sérieux... Si ce n'est au niveau de l'horrible comme le fait Vaccaro, et sur le plan de la sophistication des sentiments comme le fait Ludlam.

Le tout dernier spectacle de Vaccaro "Doctor Magico" présenté par Helen Stewart à la Mama de New York et ensuite au très officiel festival de Hollande était un petit chef-d'oeuvre baroque, beaucoup moins abondant en "détails insupportables" que "Cockstrong". Mais les pays que l'on ne peut traverser sans s'y faire un casier judiciaire énervent les artistes américains...

Parlons plutôt du théâtre de Charles Ludlam dont il est question maintenant.

"BLUEBEARD" d'abord

Le "Barbe Bleue" du Ridiculous Theatrical Company est une pièce inspirée par le film de Charles Laughton "Island of lost souls" (1935). Elle est écrite et mise en scène par Charles Ludlam qui joue d'ailleurs le personnage de Bluebeard. "A la manière des films d'horreur mais en fait à ma manière" dira Ludlam. A partir des clichés du cinéma d'épouvante, "Bluebeard" propose au public new-yorkais et maintenant à Bruxelles et à Genève un "comic" underground qui a déjà fait l'unanimité de la critique. Cela est dû au raffinement des intentions de la mise en scène, à la précision des références, au profilé du travail de Ludlam dans un domaine ou le déjeté est trop facilement considéré comme un accomplissement.

Citons le "New York Times" (traduction littérale) :

"Charles Ludlam a apparemment vu, adoré et ri, a paniqué à mort, a mémorisé tous les films de docteur Singlés qui ont été produits. Bluebeard est une parodie lunatique. Référentielle par exemple à Faust, à la culture; le château de Barbe Bleue de Bartok est diffusé quand commence le spectacle."

"...n'importe quelle femme innocente telle que la nièce du docteur fou (elle s'appelle Sybille) qui visite l'île de Barbe Bleue est immédiatement courtisée et ensuite MARIEE à une table de laboratoire pour expérimentation."

"La performance de Ludlam est délibérément roccoco et en fait il a contaminé tous les membres du Ridiculous Theatrical (nous traduisons littéralement). Dirigé par Ludlam, un terrible acteur comme Mario Montez (une créature de Warhol) semble exactement bien et les acteurs sont parfaits."

"J'ai particulièrement aimé Black Eyed Susan (Suzanne aux yeux noirs dans le rôle de Sybille et aussi John Brockmeyer qui parait avoir 3 mètres de haut. Bien qu'étant comme un demi-monstre, il panique très vite. Avec sa barbe et ses yeux brillants d'une sombre menace, Ludlam est un monstre. Il dit : "quand je suis bon, je suis très bon quand je suis mauvais..." Il s'arrête, contemple son catalogue de tortures et conclut : "je ne suis pas mauvais". Comme vilain (mauvais), il n'est pas seulement vilain, il est "terrifique". Ludlam tient le rôle du baron Khanazar von Bluebeard." (Mel Gussow / The

New York Times)

Ce spectacle est uniquement accessible aux membres de + de 18 ans.

Michael Fenn Gold déclare dans "The Village Voice" : Ludlam et le théâtre de la tendresse…

"Quand l'aile opposée du Ridiculous, le Playhouse de John Vaccaro, s'en alla dans ce que je suis obligé d'appeler le théâtre de la cruauté; il était naturel pour l'aile de Charles Ludlam de se tourner vers ce que l'on peut appeler le théâtre de la tendresse."

Se moquer des choses équivaut-il à les décrire avec complaisance? Les détracteurs de "Cockstrong" ne trouveront sans doute rien à redire aux deux spectacles du Ridiculous Theatrical, mais cela ne prouve rien. Sans doute, Ludlam n'a-t-il pas la volonté de heurter de front comme Vaccaro. C'est une autre démarche, ni moins ni plus respectable.

A New York j'ai rencontré CAMILLE une dame aux camélias parallèle…

"J'ai vu "Camille" à New York et il (elle?) me donne l'envie de me porter garant pour "Bluebeard" et pour tout ce que Ludlam produira dans un futur rapproché. Il y a du happy end dans le travail de Ludlam mais cette dimension est trompeuse.

Beaucoup d'impertinence, de sévérité comique derrière la politesse de la mise en scène. Entendez par politesse le finissage comme on dit dans les petits métiers, l'achèvement, la subtilité et l'humour du détail.

On frappe les trois coups comme au théâtre. Le rideau s'ouvre sur un intérieur vaporeux, le piano sur lequel Chopin a dû jouer traîne quelque part, un boudoir douillet qui attend les quintes de toux de la dame aux camélias. Cette héroïne un peu légère qui se sert de sa mauvaise santé pour apitoyer l'aristocratie romantique et payer son train de maison.

Et la dame, Camille, sera Charles Ludlam évidemment. Evidemment. Je n'ai pas envie d'en dire plus pour ne pas déflorer la drôlerie communicative de ce ballotin de pralines underground."

Jo Dekmine

The New York Times encore (traduction littérale)

"Ce n'est pas une personnification féminine facile mais une vraie performance. Ludlam n'oublie jamais son genre, nous non plus. Il fait son entrée en robe, avec sa perruque et son visage bien maquillé. Il paraît féminin et vulnérable. Le décor de Bobjack Callejo est un véritable phénix de pseudo-splendeur. Les costumes de Mary Brecht semblent être des reliques d'une malle de Dumas."

(Mel Gussow / The New York Times)

A destination des journalistes qui l'ont demandé,

voici les coordonnées du

PLAYHOUSE OF THE RIDICULOUS de John Vaccaro

actuellement La Mama E.T.C. de New York

74 A, East 4th Street

New York - 10003

celles du

RIDICULOUS THEATRICAL COMPANY de Charles Ludlam

33 Wooster street

New York - 10013

au Théâtre 140

le RIDICULOUS THEATRICAL de New York

du 15 au 18 octobre à 21h30 BLUEBEARD

du 19 au 21 octobre à 21h30 CAMILLE

Auteur

Publication [persbrochure]

Performance(s) "Bluebeard; Camille"

Date(s) du 1973-10-15 au 1973-10-21

Artiste(s)

Compagnie / Organisation The Ridiculous Theatrical Company