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La Compagnie Milan Sladek. Ce mime Tchèque exilé à Cologne que les enfants et adultes belges connaissent déjà par la télévision



THEATRE 140

service de presse

saison 74/75

avant première / MILAN SLADEK

Au THEATRE 140

du 28 janvier au 1er février

La Compagnie MILAN SLADEK

Ce mime Tchèque exilé à Cologne que les enfants et adultes belges connaissent déjà par la télévision

* les 28 et 29 janvier à 20h30

dans "L'HISTOIRE DU SOLDAT"

* les 30 - 31 janvier et 1er février à 20h30

dans "KEFKA ET LE CADEAU"

* matinée pour enfants le samedi 1er février à 15h30

dans "KEFKA ET LA BALLE PERDUE"

La Compagnie Milan Sladek dont les spectacles procèdent à la fois du mime et de la lumière noire (référence à Georges Lafaye ou au théâtre en noir de Prague) a été en tête d'affiche des Festivals d'Avignon en 72 et en 74, réside a Cologne, se souvient de Prague, a été présentée par Armand Delcampe à l'Atelier Théâtral de Louvain, pas à Bruxelles encore. Mais surtout, Milan Sladek a été l'invité de prestige de "Feu Vert" pendant plusieurs semaines, ce qui en fait un ami de nos enfants que les adultes ont ainsi également découvert.

"L'histoire du soldat" et "Kefka et le cadeau" sont dans la veine classique du 140 et ne participent pas d'une avant garde échevelée. Simplement, il fallait présenter à Bruxelles Milan Sladek et sa compagnie pour le talent développé et ce sens du merveilleux, cet émerveillement du geste, de l'image, dont les Tchèques depuis Trnka ont le secret, le fini, l'humour, quelque fois l'insolite. Poésie ou métier?

L'HISTOIRE DU SOLDAT

texte: C.F. Ramuz

musique: Igor Stravinsky

Mise en scene: Milan Sladek, Edouard Zlabek

avec Milan Sladek - Edouard Zlabek - Julia Lindig

Lecteur : Jean-Jacques Charrière

Une mise en scène originale s'inspirant du théâtre japonais et des marionnettes. La musique et le texte, interprétés intégralement, sont complétés par des scènes pantomimiques non prévues par Stravinsky et Ramuz. Un exemple ; la Princesse qui dans l'oeuvre originale n'apparaît qu'à la fin, est présente sur scène pendant tout le spectacle. Elle est devenue une des incarnations du Diable, comme d'ailleurs tous les autres personnages et objets autour du Soldat et qui représentent tout ce qui limite l'indépendance et la liberté de l'individu.

Techniquement, ce spectacle est intéressant par la solution qu'il propose pour éviter que le jeu des mimes ne soit une simple illustration du texte. Un autre apport : la confrontation de deux façons de jouer avec ou sans masque.

KEFKA ET LE CADEAU

théâtre noir et pantomimes

Enfermé dans une invisible maison, le jeune Kefka reçoit en cadeau un oeuf de dimensions mirobolantes. Il le soigne, le "couve". Bientôt, il en sort un poussin : monstrueux et pitoyable, à ras du sol. Kefka abreuve l'animal, le nourrit. Bientôt l'oiseau se déplie, devient monumental. Peut-on cohabiter avec ce monstre au long bec, à l'anatomie agressive? Avec naïveté, Kefka le croit. Il dorlotte la bête.

Mais le bec est devenu énorme aussi. Une jambe de Kefka disparaît. Un bras. Les autres membres. Le corps. Il ne reste plus que la bête roulant au sol. A son tour, elle est happée.

L'animal semble repu. A ras du plancher, il se repose. On le croit. Mais non. Il est mort : le morceau était trop dur pour lui. Il crève et Kefka, reconstitué, souriant, sort de sa prison comme Jonas de la baleine. Sladek conte joyeusement cette histoire symbolique qui finit bien. Il utilise la lumière noire, en situation, sans excès, demeurant lui-même au premier plan en pleine lumière tandis que les effets magiques ou maléfiques se déroulent dans la complicité de l'ombre.

Les Nouvelles Littéraires écrivent:

"Une lumière dans tant de médiocrité: KEFKA ET LA BALLE PERDUE donné par le Pantominentheater de Cologne avec le mime tchécoslovaque Milan Sladek.

Sladek est un véritable comédien qui entre sans effort ni complaisance dans le monde de l'enfance parce qu'il n'y a pas de frontière entre le rêve et le réel.

A Avignon, il a montré ce qu'était un spectacle qui respectait les enfants.

Et c'est lui qui nous donne l'occasion de pousser un cri d'alarme: Sladek n'est pas "spécialisé" dans le théâtre pour enfants. C'est "un comédien à part entière" qui s'adresse aussi aux adultes. Or, en France, trop de comédiens médiocres considèrent les spectacles pour la jeunesse comme un refuge, comme une solution de facilité. Que les enseignants et les éducateurs s'intéressent au théâtre de l'enfance, c'est bien, mais c'est insuffisant et cela n'empêchera pas le pire d'arriver. Le théâtre pour enfants ne peut être sauvé que si de véritables comédiens, de véritables metteurs en scène, de véritables auteurs s'y consacrent."

Matinée pour les enfants le samedi 1er février à 15h30

"KEFKA ET LA BALLE PERDUE"

Si "L'histoire du soldat" et "Kefka et le cadeau" conviennent particulièrement aux adolescents et aux enfants (autant qu'aux adultes), ce dernier spectacle est spécifiquement destiné aux enfants, (prix spéciaux en matinée)

"L'histoire du soldat" est inédit en France et en Belgique, par contre "Kefka et le cadeau", que nous avons vu, a déjà été accueilli par toute la Presse française avec enthousiasme.

Auteur

Publication [persbrochure]

Performance(s) "L'Histoire du soldat; Kefka et le cadeau; Kefka et la balle perdue"

Date(s) du 1975-01-29 au 1975-02-01

Artiste(s)

Compagnie / Organisation La Compagnie Milan Sladek