Archives du Théâtre 140


Un événement théâtral au 140: Le prince travesti par le Théâtre du Miroir



La Libre Belgique

18-2-1975

THEATRES ET CONCERTS

Un événement théâtral au 140

LE PRINCE TRAVESTI par le Théâtre du Miroir

Du 20 février au 1er mars, le Théâtre 140 accueillera un spectacle important : « Le Prince travesti », de Marivaux, par le Théâtre du Miroir, de Paris. Il s'agit, on s'en doute, d'une relecture de l'œuvre de Marivaux, auteur du 18e siècle dont on n'a retenu longtemps que les élégances de langage. On a pu assister ces derniers temps à plusieurs spectacles qui, donnant de Marivaux une vision contemporaine, s'inscrivaient dans le domaine de la recherche dramaturgique. Citons : la mise en scène par Jacques Rosner (Théâtre du Lambrequin) de deux courtes pièces : « Les acteurs de bonne foi » et « La Colonie »; la mise en scène par Patrice Chéreau, au Théâtre National Populaire, de « La Dispute »; en Belgique, la mise en scène par Marc Liebens pour le Théâtre Mobile de « La Double Inconstance ».

C'est un metteur en scène de 21 ans, Daniel Mesguich, directeur du Théâtre du Miroir, qui signe le travail théâtral sur « Le Prince Travesti ».

Le spectacle a été salué comme un événement théâtral en France. Il ne s'agit pas, a-t-on écrit, d'un rhabillage de l'œuvre ou d'un plaquage moderniste pour adaptateur en mal d'inspiration, mais d'un discours théâtral concerté.

Le décor est constitué de quelques mètres de velours noir, dans quoi s'encastrent deux hauts rectangles de verre fumé, où les acteurs ne se reflètent qu'à peine, mais à travers lesquels ils apparaissent visiblement, lorsqu'ils sont derrière, présents quoique absents.

Les ondes noires du velours n'enferment pas vraiment l'espace et mettent plutôt le gouffre à portée de la main, à la manière de la nuit, c'est un volume indéfini qui, dès le premier plein feu, se trouve entièrement envahi par un assez petit nombre de personnages aux couleurs vives, aux gestes discontinus, qui sont en fait les seuls éléments réels du décor de ce théâtre, qui en sont les accidents, qui en sont aussi les bornes, car ce sont presque toujours ces personnages qui, aux quatre points cardinaux, marqueront les limites de l'action, limites fugitives, irréelles.

Auteur

Publication La Libre Belgique

Performance(s) Le prince travesti

Date(s) du 1975-02-20 au 1975-03-01

Artiste(s) Marivaux

Compagnie / Organisation Théâtre du Miroir