Archives du Théâtre 140


Bread and Puppet Theater dans leur dernière production The White Horse Circus



Théâtre 140

Service de Presse

Saison 76 - 77

Avant-première

Prière d'insérer svp

LES GRANDS MOMENTS du 140

les 28, 29 et 30 septembre 76 à 20 h 30

A nouveau le

BREAD AND PUPPET THEATER

dans leur dernière production

THE WHITE HORSE CIRCUS

LE BREAD AND PUPPET EST SANS DOUTE DEVENU LE SYMBOLE DU THEATRE D'AVANT-GARDE PARVENU A SA MATURITE

On dit Bread and Puppet comme on dit Picasso, Ernst, Rauschenberg, Ingmar Bergman, Stockhausen ou Miles Davis... Comme on ne dit pas encore Welfare State, Meme Perlini, Kienholz, Anthony Braxton...

Même Bob Wilson dont on verra "Einstein on the beach" au TRM, est d'une célébrité plus confidentielle. Nous voyons à cela trois raisons.

La plus flagrante, c'est ce pouvoir de mêler les préoccupations esthétiques, le rêve du peintre, celui du sculpteur, au message politique ou idéologique. D'une manière plus distanciée que le Campesino ou que Gatti. Ici il y a deux publics, deux nourritures qui souvent se confondent.

Objet de valeur, et ce n'est pas leur faute, théâtre de la rue, et c'est leur vrai propos. Mais Peter Schumann est un artiste, un visionnaire et on ne va pas le lui reprocher. Autres raisons : ce perfectionnisme abouti, cette science du noir et blanc, de la lumière considérée comme une couleur, qui signale chaque spectacle du Bread and Puppet comme une quelconque cathédrale, et évidement l'originalité. Ils sont les prophètes d'un langage visuel, -et c'est mal s'exprimer - qui n'a de comptes à rendre qu'aux cortèges carnavalesques de Basse Silésie, le pays d'origine de Peter.

Que savons-nous du spectacle?

Rien de plus que ces quelques lignes. Nous en connaissons l'atmosphère mais pas toutes les composantes.

Citons Poirot-Delpech dans "Le Monde":

"Depuis son irruption triomphale au Festival de Nancy en 1968, il jouit dans les milieux universitaires d'une admiration proche de la piété. Chacune de ses créations fait l'objet d'exégèses dont la complexité tranche avec un art précisément ennemi des gloses et destiné à une compréhension immédiate, instinctive."

Le dernier grand spectacle du Bread and Puppet se nourrit du même réalisme mythologique que "The cry of tho people for meat". Les archétypes de notre culture occidentale et l'imagerie empruntée au nouveau testament servent de matériau de base au fantastique.

Ce que l'on verra:

Premier personnage, la parturiante (affabulation de la vierge). Ensuite un énorme dieu barbare à deux visages ; l'un féroce, l'autre gentil. Il dépossédera les pèlerins en visite de leur masque (purification). On voit à la fin du spectacle Peter Schumann lui-même exécuter une sorte de danse sur un immense et surréaliste cheval blanc.

Peter Schumann, un peu de biographie...

En 61, lorsqu'il quitte l'Europe pour les Etats-Unis, Peter Schumann est âgé de 27 ans. Originaire de Silésie, il a vécu jusqu'alors en Allemagne de l'Ouest, Hanovre, Berlin, Munich. Il a abordé de nombreuses formes d'art plastique, il sculpte, dessine, grave, modèle, peint; musicien, il explore les possibilités d'assemblages et de combinaisons des sons comme le fait John Cage. A New York il rejoint le cercle des spécialistes du happening; Rauschenberg, Merce Cunningham, Claes Oldenburg... sans s'assimiler à eux. En 62, il s'installe dans le Vermont et crée ses premiers spectacles de marionnettes; "L'histoire du roi ", "L'histoire du monde" , "L'histoire de Noël". En 63, il est de retour à New York ; l'équipe de base du Bread and Puppet se constitue autour du couple, Peter Schumann et Elka Schumann, et de deux autres artistes, Bob Ernsthal et Bruno Eckardt. Pendant trois ans, ils vont produire des spectacles de marionnettes, des masques, des bandes dessinées, des films, qu'ils présenteront dans les bas quartiers de New York, au sein des communautés raciales les plus diverses, noirs, portoricains, et polonais. Ils jouent au coin, des rues, dans les hangars, les églises, dans des parcs.

Les pièces s'intitulent: "Démonstrations de la guerre", "L'oiseleur va en enfer", "Le film du rat", "Le joueur de flûte de Harlem" où une cinquantaine d'enfants portant des masques de rats s'attaquent à des maisons de carton. Du travail d'atelier avec la population et principalement les enfants, naissent des marionnettes géantes, des personnages que l'on va désormais retrouver de spectacle en spectacle : "L'oncle Fatso" par exemple, une incarnation de Johnson, ou bien "Chicken little", le petit poulet, qui donne son nom à l'une des pièces.

De 65 à 67, la troupe du Bread and Puppet Theater participe à de nombreuses manifestations de rue contre la guerre du Vietnam.

Les acteurs portant des marionnettes ou des masques, des têtes de mort, des femmes géantes en robe grise, ou bien des Christ, ou bien des Marie à l'enfant, se joignent aux défilés. Deux courtes pièces des années 66/67 traitent directement du Vietnam. "Un jeune homme dit adieu à sa mère", une pièce de rue et "Feu", une pièce de chambre.

En 68, ces deux derniers spectacles présentés au Festival de Nancy, révéleront le travail du Bread and Puppet au public européen.

L'année suivante, c'est une nouvelle production, "Le cri du peuple pour la viande", que Schumann et ses compagnons présenteront à Nancy avant de faire un véritable tour d'Europe.

Depuis 69, le Bread and Puppet Theater a poursuivi son travail en présentant d'innombrables spectacles, créations et reprises. C'est à l'automne 72 qu'eut lieu la réalisation d'un spectacle de trois heures avec des marionnettes de toutes tailles, des danses, des chants, des clowneries, "Que la lumière simple s'élève de l'obscurité compliquée".

Auteur

Publication [persbrochure]

Performance(s) The White Horse Circus

Date(s) du 1976-09-28 au 1976-09-30

Artiste(s)

Compagnie / Organisation The Bread and Puppet Theater