Archives du Théâtre 140


Le Living Theatre de New York revient dans 'Les sept méditations sur le sado-masochisme politique'



THEATRE 140

Saison 76/77

Service de Presse

Avant-Premiere

Prière d'insérer svp.

Le Théâtre 140

présente aux HALLES DE SCHAERBEEK

(entrée: 18 Rue de la Constitution)

du 25 au 30 janvier 77 à 20 H 30

LE LIVING THEATRE DE NEW YORK revient

dans

"LES SEPT MEDITATIONS SUR LE SADO--MASOCHISME POLITIQUE"

Le Bread and Puppet, le Campesino de Californie, Ekaterina Sobechanskaya, Art Ensemble of Chicago, le Jeune Théâtre National de France, Zouc, et la Compagnie Pip Simmons.

Une saison anthologique à laquelle il manquait encore une affirmation: Le Living Théâtre de New York. Julian Beck, Judith Malina et les dix-sept membres du Living Theatre reviennent à Bruxelles, présentés par le Théâtre 140 aux Halles de Schaerbeek.

Que sont-ils devenus depuis 1969?

Après "Paradise now" que certains ont eu la chance de voir en 68 à Avignon et qui, dans le cadre classique du 140 rencontrait un public plus curieux que passionné, le Living repart aux Etats-Uni puis prend le chemin du Brésil où ses membres témoignent contre le régime, comme ils font toutes choses, religieusement, défilant pacifiquement dans les rues de Rio. Et nous apprenons en 69 à Avignon, qu'ils viennent d'être incarcérés. Certains d'entre eux le seront pendant presqu'un an. Cette prise de position morale dans le monde était devenue le seul oxygène, l'unique préoccupation du Living Théâtre. Rentré à New York, le Living est momentanément dissout, puis se reforme à Brooklyn où le prix de la vie par rapport avec New York City permet le noyautage d'une vraie communauté, sans toujours vivre l'obssession de la rentabilité directe Le Living Theatre élabore patiemment dans le grand jardin de Brooklyn leur spectacle "La tour d'argent", sans jeu de mots, et une vraie tour énorme en bois se construit, les étages ont valeur de symboles politiques, comme déjà d'ailleurs dans "Frankenstein".

Ce spectacle, qui a été montré on animation dans de nombreux centres industriels aux Etats-Unis, est leur avant-dernière production et c'est avec celui-ci que le Living Theatre est venu vivre un an en Italie, comme dans les années 60 ils vivaient à Berlin.

"La Tore del denaro" joué en italien en Toscane, à Rome, maintenant à Naples, a fait un énorme succès de public mais on en a contesté la valeur artistique, sinon l'affirmation morale. Par contre, "Les sept méditations sur le sado-masochismo", leur tout dernier spectacle est considéré comme un Living de tout premier plan. Sans le grand déploiement matériel de la Tour. C'est celui-ci qu'ensemble, Julian Beck le théâtre 140 destinent du 25 au 30 janvier, aux Halles de Schaerbeek.

Le 140 et le Living Theatre

Un pacte d'amitié. Une complicité qui ne reposait sur aucune charte. Intéressante précision: le Théâtre 140 entre dans la vie du Living Theatre lorsque celui-ci abandonne les voies du répertoire les canevas du théâtre psychologique, car le Living, au départ, jouait le théâtre moderne traditionnel. Mais avec ce génie original qu'ils ont toujours développé dans la direction d'acteurs. Il y a près de 15 ans, Paul Willems, actuel Directeur du Palais des Beaux-Arts les avait révélé à Bruxelles avec "The Connection", "The apple".

"The brig" fut un merveilleux spectacle de transition. "Mysteries" création mondiale au "140", marquera définitivement la coupure. Ces mêmes critiques qui avaient encensé le premier Living Theatre se posèrent des questions avec humeur. "Frankenstein" ensuite, qui avait les charmes de la superproduction mais toujours le même propos, les reconquiert. On eut droit à tout, les invectives puis les hommages. Puis il y eu "Antigone" et "Paradise now". Puis une rencontre à New York. Et puis un coup de fil de Naples, Julian et Judith proposent au "140" leur dernier spectacle.

Une manière religieuse d'être politique

Les marxistes parlent de l'économie et du Capital. Le Living Theatre parle de l'Argent, auquel il donne valeur de symbole néfaste. L'argent qui est un mauvais dieu! Le veau d'or. L'argent, l'autorité, la violence, la propriété considérée comme une faute, la corruption de l'amour. C'est pourquoi dans "Mysteries" et "Frankenstein", le Living s'exprime à travers le cérémonial, la sacralisation des gestes. Mais leur dieu à eux, c'est l'homme et leur obsession proche de l'ascèse, une certaine notion du bonheur collectif.

Le mythe du Living, sa réalité

Le Living a influencé tout le théâtre contemporain, comme le Théâtre Laboratoire de Grotovsky. Trop de jeunes compagnies l'ont imité sans pouvoir ou l'intelligence. Le cérémonial du théâtre actuel, ils l'ont inventé, retrouvant en fait une respiration gestuelle très ancienne. Le Living a trop servi de point de comparaison "un peu comme le Living theatre"... Leur réalité, c'est la communauté de vie authentique, le réel partage, une troupe qui a d'elle-même les exigences d'une secte, d'une cellule.

Mais ce ne sont pas des "prédicants". Nous sommes toujours au théâtre.

Auteur

Publication [persbrochure]

Performance(s) [sept méditations sur le sado-masochisme politique: création collective]

Date(s) du 1977-01-25 au 1977-01-30

Artiste(s)

Compagnie / Organisation The Living Theatre