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THEATRE 140

Saison 76/77

Service de Presse

Avant-Première

Le Théâtre 140 et Kunst en Kultuur Verbond présentent

au THEATRE 140

du 18 au 22 avril à 20h30

après deux ans d'obstinations

nous verrons enfin

ADAM ET EVE

(AM A EA)

par le "DIVADLO NA PROVASKU"

Comme pour la présentation d'Ekathrina Sobechanskaya à Bruxelles, le 140 et Kunst en Kultuur Verbond se sont mis ensemble pour obtenir cinq jours de la brève tournée du Divadlo na Provasku (Tchékoslovaquie) qui avait réjoui et bouleversé ceux qui eurent la chance de le voir au Festival de Nancy. Banalité des superlatifs: découverte, chance, merveilleux, réjoui, bouleversé… Et toute la terminologie dont on s'est si souvent servi pour des spectacles qui ne le méritaient pas toujours: drôle, tendre, profondément humain, intelligent, simplement génial.

Le talent du Divadlo est universel comme celui de Chaplin, populaire comme celui de Raymond Devos, de Dany Kaye, il procède plus de la folie du grand Grock que de celle, dialectique des Marx Brothers. Mais pourquoi dire tout cela?

"Adam et Eve" du Divadlo Na Provasku, comme tous les chefs d'oeuvre qui ne sont pas réservés à un petit nombre de gens, underground ou phénomène de spéculation ésotérique, se banalise dès qu'on en parle, tant la vision en est essentielle, évidente.

En clair, s'il était possible de conserver Divadlo Na Provasku en Belgique durent plusieurs mois, il faudrait le présenter jusque dans les plus petites localités et que tout le monde l'aie vu.

Car ce spectacle quasi muet qui réinvente le théâtre à travers le clown est de nature à initier au théâtre un public nouveau, il ne demande aucune précaution intellectuelle, il est beau comme une plage, un camion, une forêt, un ballon de football, le visage d'un homme ou d'une femme. Adam et Eve.

Le théâtre visuel tchèque emprunte au langage des clowns pour raconter l'histoire de l'apprentissage de la vie et de ses séductions. Il y a Adam et Eve, le serpent est représenté par deux sortes de majordomes guindés mais vicieux qui transforment deux êtres purs en dignes représentants de notre société dans son image la plus péjorative.

Ici, deux ou trois phrases du commentaire qu'en font les animateurs mêmes du théâtre tchécoslovaque. "Adam et Eve" (Am a ea) est une paraphrase clownesque de l'histoire biblique d'Adam et Eve. Le clown Am, naïf et enfantin, lancé sur la piste par les employés, reste ici abandonné, tout en étant entouré d'une multitude de gens. La piste est le paradis, le public est le Dieu et les employés en noir sont des archanges Gabriel. Mais en réalité les clowns ne sont que des gens parlant de la vie humaine. La clownerie brise la forme du geste traditionnel de la pantomime, les mimes qui n'en sont pas vraiment, portent du naturel des gestes, les développant vers une hyperbole théâtrale poétique. Ils empêchent ainsi une schématisation quelconque.

Si trois phrases en tchécoslovaque sont prononcées le long de ce spectacle, c'est la seule littérature à laquelle nous sommes astreints.

ADAM ET EVE

Au Théâtre 140 à Bruxelles du 18 au 22 avril à 20 h30. A Seraing, le samedi 23 avril. Puis à Arlon, à Namur, à Gand...

Sous les auspices des Accords Culturels Internationaux.