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Le chef-d'oeuvre indiscuté du nouveau théâtre polonais: La classe de mort de Tadeusz Kantor par le Cricot 2 de Cracovic



THEATRE 140

saison 77/78

service de presse

Avant Première

prière d'insérer svp

Aux HALLES DE SCHAERBEEK

(entrée : Rue Royale-Sainte-Marie, 22)

du 7 au 12 novembre à 21 H

Le chef-d'oeuvre indiscuté du nouveau théâtre polonais

LA CLASSE DE MORT

de Tadeusz Kantor

par le CRICOT 2 de Cracovie

L'événement du Festival de Nancy et du Festival d'Automne à Paris

Le Théâtre 140 attend depuis cinq ans Tadeusz Kantor et son extraordinaire Cricot 2. Avant Kantor,on ne faisait le théâtre qu'avec des mots, il l'a fait le premier avec des images composées de comédiens-objets qui sont comme des momies ou des statues de cire saisies de fébrilité. La classe (de mort) est pleine de vieux élèves schyzophrènes coincés par le règlement et ses contradictions. Et Kantor lui-même circule dans son spectacle en costume noir, donnant à ses interprètes des indications mystérieuses, d'un doigt songeur. C'est fascinant; Kantor a mélangé les poupées de cire et les personnages vrais. Au dernier Festival de Nancy, on ne parlait que du Cricot.

La classe de mort

Tadeusz Kantor nous on parle lui-même:

"Les personnages de La classe de mort ne sont pas des individus univoques. Ils sont comme cousus de toutes pièces, des restes de l'enfance, des destinées passées - qui ne furent pas toujours exemplaires - de leurs rêves et de leurs passions. Et comme tout cela se passe au théâtre, les acteurs de La classe morte, observant loyalement les règles du rituel théâtral, entreprennent d'interpréter quelques rôles de quelque pièce, mais sans y attacher trop d'importance: ils le font comme par automatisme, par vieille habitude, nous avons même l'impression qu'ostensiblement ils s'en distancent, qu'ils ne font que répéter les paroles et les gestes d'autrui. Ils abandonnent avec la plus grande facilité et sans scrupules ces rôles qui, comme mal appris, s'effritent continuellement: des lacunes sérieuses apparaissent, manquent des fragments: nous sommes réduits aux conjectures et aux pressentiments. Peut-être aucune pièce n'est vraiment jouée ici, et si quelque chose essaie de prendre forme sur scène, c'est tellement sans importance face au feu qui se joue vraiment dans ce théâtre de la mort. Cette constitution d'apparences, ce laisser-aller, ce goût du provisoire et du toc, ces fragments de phrases, ces gestes qui se figent, ces intentions à peine marquées, toute cette mystification vaine "comme si vraiment on jouait une pièce" sont seuls capables de nous faire ressentir et le grand vide et sa limite ultime, la mort. Dans la séquence intitulée "Connivences avec le vide", se situe sans nul doute le point culminant de ce grand feu.

Attention! Il tiendrait de la plus pure pédanterie de bibliophile de vouloir retrouver les fragments manquants du texte, afin de reconstituer un "savoir" total sur la trame dramatique de la pièce. Ce serait le meilleur moyen de détruire toute cette sphère importante du ressentir. Aussi n'est-il pas recommandé de prendre connaissance de la pièce de S.I. Witkiewicz "Tumeur cervicale" qui nous a servi à réaliser les buts exposés ci-dessus."

Dans son "Manifeste du Théâtre de la mort", Tadeusz Kantor dit encore : "Il faut faire renaître ce choc originel de l'instant où un homme (acteur) est apparu pour la première fois en face d'autres hommes (spectateurs) exactement semblable et cependant infiniment étranger, au-delà de cette barrière qui ne peut être franchie".

Tadeusz Kantor en bref

Tadeusz Kantor est né en Pologne en 1915. Peintre, décorateur de théâtre, metteur en scène, il a fondé en 1943 le Théâtre clandestin expérimental qui deviendra en 1955 le Théâtre Cricot 2. Les étapes successives du Cricot 2 sont "La pieuvre" d'après S.I.Witkiewicz (1956), "Le théâtre informel" (1961), "Le théâtre zéro" (1963), "Le théâtre happening" (1967), "Le théâtre impossible" (1972) et "Le théâtre de la mort" dernière étape du Cricot 2 marquée par la réalisation de "La classe de mort". Kantor a créé plusieurs pièces de S.I. Witkiewicz: "La pieuvre" (56), "Le fou et la nonne" (63), "La poule d'eau" (67), "Les mignons et les guenons" (72).

Il a exposé ses oeuvres plastiques dans le monde entier et depuis 1967, le Cricot 2 a effectué d'importantes tournées (Rome, Nancy, Paris, Edimburg, Londres, Shiraz, Essen, Amsterdam, Nuremberg)

LA CLASSE DE MORT de Tadeusz Kantor

par le CRICOT 2 de CRACOVIE

aux Halles de Schaerbeek / du 7 au 12 novembre à 21 H

Auteur

Publication [persbrochure]

Performance(s) Dodenklas

Date(s) du 1977-11-08 au 1977-11-12

Artiste(s) Cricot 2Tadeusz Kantor

Compagnie / Organisation