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Locus Solus (d'après Roussel) par le Teatro La Maschera de Rome. Mémé Perlini visualise ses fantasmes avec précision



THEATRE 140

Service de Presse

Saison 77/78

Le Théâtre 140 présente

aux HALLES DE SCHAERBEEK

(entrée : 22 Rue Royale Ste Marie)

les 18 et 19 novembre à 21 H.

le triomphe du Festival d'Automne à Paris

Un Marat-Sade italien?

LOCUS SOLUS

(d'après Roussel)

par le Teatro La Maschera de Rome

Mémé Perlini visualise ses fantasmes avec précision

La dernière fois, c'était "Othello" par Mémé Perlini, à Nancy, puis à l'Espace Cardin, extraordinaire spectacle. Mais il n'est pas sûr que le public ait reconnu le héros de Shakespeare dans cet immense noir nu, sculpté comme un olivier et hurlant à la mort. Les autres personnages sortaient tout droit de l'imagination débordante de Mémé Perlini. "Locus Solus" est, lui, un drame pur hanté par la folie clinique. Les cerveaux distordent les corps mais, quand même, il y a l'érotisme, élément d'apaisement.

Le théâtre de Mémé Perlini a une profonde vocation surréaliste, impossible de se raccrocher à l'anecdote ou à une démonstration quelconque, c'est un langage de poète et de poète visuel. Mais dans "Locus Solus", on est surpris par la "réalité" du spectacle comme s'il était le reportage d'un événement humain précis et dont simplement la clef nous échapperait. Sont-ils tous fous, ou simplement torturés de l'âme? On nous parle de la fascination exercée par la Tribu... mais on nous parle aussi du désespoir du solitaire. Toujours un membre de la Tribu est en quarantaine, repoussé dans le fond de la scène, et puis il pourra revenir pour participer de ce malheur/bonheur bizarre des personnes en "observation", ce qui est sans doute encore une manière d'être au chaud.

Les corps nus des fous et des folles sont enfarinés, ensablés, les robes de bure et les linges sont autant de camisoles de force.

La musique est importante, la musique des voix plus que la signification des quelques paroles prononcées en italien. Les personnages sont des objets comme chez Kantor, des objets de drame. La lumière est toujours particulière, elle est ici un langage. Il y a aussi un roi et une reine que l'on marie, une salle de bains que l'on envahit, des jeux de cartes que l'on bat, des "actions" qui nous échappent, mais dont nous ressentons l'urgence. Comme toujours chez Perlini, le talent et les fantaisies de l'orfèvre sont en compétition avec les exigences de la tragédie. Pour gloutons visuels, bien qu'éprouvant. Nous déconseillons le spectacle aux moins de 18 ans, comme on dit au cinéma.

Aux Halles de Schaorbeek, les 18 et 19 novembre à 21 H.

LOCUS SOLUS, par le Teatro La maschera de Rome.

Auteur

Publication [persbrochure]

Performance(s) Locus Solus

Date(s) du 1977-11-18 au 1977-11-19

Artiste(s) Teatro La Maschera

Compagnie / Organisation