Archives du Théâtre 140


Théâtre néon de Florence à Bruxelles. Groupo Il Carrozone dans Vues de Port Saïd. Le ralenti c'est la mémoire des gestes…



THEATRE 140

Saison 78/79

Service de Presse

Avant-Première

Prière d'insérer svp.

Au THEATRE 140

du 25 au 29 octobre à 20h30

THEATRE NEON DE FLORENCE A BRUXELLES

GROUPO IL CARROZZONE

dans

VUES DE PORT SAID

Le ralenti c'est la mémoire des gestes…

… comme au cinéma et dans les reportages sportifs télévisés. Les derniers vingt mètres haies…

Le climat du spectacle:

Nostalgie des métropoles d'Outre-Mer, la chaleur du soir dans la lumière des néons, le repos agité sous le moustiquaire, le complet fatigué en alpage, forçats d'une vie linéaire où les individus s'énervent par un processus de gestes épileptiques et immuables qui s'enfilent comme des perles pour retomber dans l'abattement aux senteurs d'anisette. L'appartement toride donne sur les entrepôts qui donnent sur la mer. Vues de Port Said. C'est un des visages de cet étrange spectacle morcelé, tronçonné d'Il Carrozzone, huis-clos distancié où certains figurants ressembleraient presque au portrait robot du comédien Le Vigan dans un film de Jacques Feyder, entouré de légionnaires et de commis des douanes, mais l'univers proposé refuse ce caractère anecdotique et aussi toute précision géographique. Il Carrozzone parle de Port Said comme Marguerite Duras de Calcutta désert… Ceci n'est qu'un exemple. Qu'on n'aille pas en conclure des affinités privilégiées avec l'univers de Duras. On citera plutôt Wilson.

En effet, Il Carrozzone est peut être le seul théâtre à exorciser d'ailleurs par l'image l'emprise des précurseurs américaine: Bob Wilson et Richard Forman dont ils sont plus proches encore.

Qui n'a jamais vu de performance réalisée par des peintres ou des sculpteurs modernes risque d'être surpris par cette forme de spectacle, Tadeus Kantor, sculpteur, peintre et metteur en scène nous a donné avec "La classe Morte", un exemple de performance au théâtre. C'est-à-dire l'utilisation des comédiens comme matériau visuel dans un tableau en mouvement, l'acteur est un figurant implacablement discipliné, obéissant au pinceau, au tire-lignes, au compas, au burin du créateur (ici en grande partie collectif). Comme souvent dans les performances, il y a refus de flatter l'image, une haine du joli. L'ingratitude des éclairages (superbes) et l'érotisme glacé, fascinant, des rushs, tendent à la quintessence d'un psycho-portrait de l'homme et de la femme soumis aux pointillés de leur destin mal cerné.

L'autre moteur du spectacle, c'est le rapport parents-enfants des membres d'Il Carrozzone, collectivement créateurs, avec leurs aînés américains : Bob Wilson, Richard Forman, "Vues de Port Said" connait l'humour distancié du discours du professeur répercuté par des élèves subjuguées mais... le regard, les oreilles sont différentes, la référence est précise.

Des phrases enregistrées sont prononcées en anglais qui est le langage des aérodromes, donc les intermondes.

Les spectateurs seront installés sur la scène agrandie du 140.

Le critique italien Franco QUADRI écrivait à propos de "Vues de Port Said":

"Veduto di Porto Said (titre qui évoque le paysage dans la ville africaine de Rimbaud syphilitique et déjà condamné) est basée sur une série de huis-clos existentiels rendus explicites par la sécheresse inexorable des signes physiques. Richard Forman plus que Bob Wilson, utilisés et dépassés avec des finalités différentes des leurs, dans un discours de logique scientifique…"

Au THEATRE 140 du 25 au 29 octobre 78 à 20H30

"Vues de Port Said" par le Groupo Il Carrozzone (Florence)

Auteur

Publication [persbrochure]

Performance(s) Veduto di Porto Said

Date(s) du 1978-10-25 au 1978-10-29

Artiste(s) Groupo Il Carrozone

Compagnie / Organisation