Archives du Théâtre 140


Un disciple récalcitrant de Carolyn Carlson: Peter Morin. Listen darling was it really a sweetheart teatime? Chorégraphie collective rock sur un ring de boxe



THEATRE 140

Saison 80/81

Service de Presse

Avant-Première

Prière d'insérer svp

Au THEATRE 140

du mardi 25 au samedi 29 novembre à 20h30

Un disciple récalcitrant de Carolyn Carlson : Peter MORIN

LISTEN DARLING WAS IT REALLY A SWEETHEART TEATIME?

Chorégraphie collective rock sur un ring de boxe

Au Festival d'Avignon, une après-midi de soleil, puis au Palais des Glaces à Paris, on a pu voir les enfants fugueurs de Carolyn Carlson jouer jusqu'à l'épuisement, comme à la boxe, le théâtre de la fièvre rock. Peter Morin est américain, Anne de Broca et Philip Levêque sont français, danseurs de profession...

Mais aujourd'hui toute une nouvelle génération de danseurs se sert des mouvements du corps pour raconter "autre chose" sans avoir peur de cette laideur magnifique qui caractérise l'épiderme de notre époque. Le superbe bouquin de Guy Peelaert et Nik Cohn "Bye bye Bye, Baby, Bye,Bye" (Rock dreams), en témoigne absolument à travers la lividité des couleurs, et la fabuleuse vulgarité de la dégaine des princes du Rock, suants, adipeux, lèvres lourdes et paupières chargées, gominés jusqu'aux cuisses, enfants de la balle de Brooklyn ou de Los Angeles, de Harlem ou du Bronx. Dans des décors d'une solitude vertigineuse, "Listen darling..." nous entraîne avec perversité dans l'univers nostalgique rock, là où les petits loubards de Sarcelle ou de Montpellier rêvent le samedi soir à la violence exotique du musée twist, d'Elvis à Little Richard.

Une des caractéristiques du psychisme rock c'est le pouvoir absolu d'identification au public à la star, ses airs pas commodes, ses mauvaises manières, l'érotisme du micro baladeur, de la guitare électrique rose vénéneux, un fantasme rarement aussi bien cerné, où la petite groupie a le grand rôle, la fille de la bande, et où les copains les jours de sortie ont des rapports de compétition permanente.

Banlieue et province française ou américaine, on s'y désennuie en revêtant la panoplie des enfants du rock, le samedi soir, à minuit comme Cendrillon. Mais la violence est présente à chaque instant, comme un mal heureux que l'on a voulu et ordonné. Les gestes sont étrangement beaux, dans leur apparente laideur. Drôle aussi souvent, Peter Morin a traqué le caractère dérisoire des "gimmicks" des feintes et des jeux de cane de cette lancinante corrida rocky, qui se déroule sur un ring de boxe.

On achève bien les chevaux

"... spectacle insolite, "Listen Darlin..." conjugue des accords endiablés de rock à l'atmosphère brutale d'un "On achève bien les chevaux". Issu du groupe GRTOP (Groupe de recherches théâtrales de l'Opéra de Paris), - dissous - Peter Morin connaît les règles du jeu de la chorégraphie et de l'espace, mais le monde qu'il campe ici est plus proche de la comédie musicale que de l'onirisme de Carolyn Carlson. Entouré de deux comédiens, il s'éloigne volontiers de la chorégraphie. Pure et, choisissant le rock en tant que phénomène social, il le met en parallèle avec un combat de boxe, y ajoutant la satire d'un certain show bizz où les idoles font l'amour avec leur micro. Le rock, la boxe et le show bizz n'ont-ils pas justement en commun la même fascination de leur public et la violence de l'enjeu, jouer jusqu'à l'épuisement?

"Listen darlin..." est à la fois théâtre-rock et marathon de danse. Pièce forte, dénonciatrice, qui va jusqu'au bout de son propos et de sa théâtralité..."

Bye, bye, baby...

"... dans la jungle du dehors, les rockers sauvages transpiraient, éructaient et se débandaient. Mais pendant ce temps là, au collège, tout le monde était propre et mignon, parfaitement bien élévé..." (Nik Cohn)

"Debout au soleil devant la salle de billard,je m'occupais de mes oignons et me coiffais tranquillement quand se pointe un traîne-patin qui se mit à me traiter de tous les noms. D'abord il s'en prît à la longueur de mes cheveux puis à la coupe de mes fringues, et pour finir à la façon que j'avais d'ourler mes lèvres, il m'a regardé droit dans les yeux et a craché sur mes chaussures en daim bleu. Alors là, en plein sur le trottoir, un pied dans le caniveau, je l'ai mis en morceaux" (attribué à Elvis Presley au début de sa carrière).

"Elvis est le Roi, nous étions à son couronnement" (Vince Taylor, Tommy Steele et les autres...)

"Après qu'il se fut blessé à la jambe, Gene Vincent ne chanta plus que dans la douleur et la crainte de s'évanouir. Il se tenait immobile sur la scène, penché en avant, sa mauvaise jambe à demi pliée devant lui. Parfois il avait l'air terriblement désespéré, frissonnait, se tendait et se secouait comme un animal de cuir noir mutilé, castré par la captivité." (Gene Vincent) Copie conforme...

Au THEATRE 140, du 25 au 29 novembre à 20h30, "Listen darling was it really a sweatheart teatime?".

Auteur

Publication [persbrochure]

Performance(s) Listen darling, was it really a sweetheart teatime?

Date(s) du 1980-11-25 au 1980-11-29

Artiste(s) Peter MorinAnne de BrocaPhilip Levêque

Compagnie / Organisation