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Une féerie dégoûtante: la compagnie Philippe Bruneau dans Elle voit des nains partout. Le nouveau boulevard impertinent



THEATRE 140

Avant-Première

Saison 81/82

Service de Presse

Prière d'insérer svp

Au THEATRE 140 SPECTACLE DE NOUVEL-AN du 30 décembre au 9 janvier à 20h30 (sans relâche)

Venu droit du Théâtre de la Gaîté-Montparnasse

Une féerie dégoûtante

la COMPAGNIE PHILIPPE BRUNEAU

dans

ELLE VOIT DES NAINS PARTOUT

le nouveau boulevard impertinent

On rit sans cesse et jamais on n'a le temps de savoir pourquoi on rit. Tout va trop vite, tout est trop riche... écrit un grand hebdomadaire français. Voici cependant un strict divertissement parisien, vaguement parent de ces galipettes dont les titres interchangeables constituent la rente des petites agences de théâtre pour autocar francophone et la ressource principale d'"Au théâtre ce soir" à la télévision.

Mais ceux qui l'écrivent et le jouent avec jubilation ne sont pas de la même génération résignée et c'est un problème de mentalité bien plus que de grand âge.

Ce serait une erreur d'évoquer à ce sujet le seul Philippe Bruneau (et ses comparses) car le phénomène a fait tache d'huile depuis Romain Bouteille et le Café de la Gare, Coluche dans "Thérèse est triste" qu'il écrivit d'ailleurs avec Bruneau! Ou encore les Bronzés du Splendid dans "Le Père Noël est une ordure"; cela nous permet de cerner maintenant aux crayons de couleur les limites d'un genre propre, rigoureusement jouvence et en même temps préhistorique comme l'est le plus vieux métier du monde. Sans doute ce style doit-il beaucoup la dialectique de tous ces drôles de journaux qui ne respectent rien (ou presque) de Charlie Hebdo, Fluide Glacial, L'Echo des Savanes, le nouveau boulevard est plus tendre peut-être, plus près de l'école buissonnière...

Philippe Bruneau écrit en alexandrins de cuisine (procédé qui met un ourlet délicat au ridicule des situations) et son plaisir d'écrire rencontre de trop près celui de jouer pour que l'on mette en doute l'unité du spectacle, son authenticité.

Les "natures" s'accomplissent dans ce style de théâtre "présumé facile" et que tant de joyeux drilles conduisent à la vulgarité ou à la grisaille du train de marchandise.

Alors où est la frontière?

Les triomphes parisiens ne sont pas seuls garants des atterrissages qui nous concernent. Mais autour du 31 décembre, quel autre spectacle ressemblera à un arbre de Noël en plastoche, plein de farces et attrappes, de lumerolles à court circuit et de ces bonbons critiques en sucre filé qui font si mal aux dents?

De quoi ça parle?

Elle voit des nains partout? Et ce serait carrément une féérie? Il s'agit de Blanche-Neige bien sûr! Et c'est sa véritable histoire que la fée des neiges, sa patronne (Michèle Moretti) va nous conter. Nous allons voir comment la Roi, son père, la chasse du palais parce qu'il la trouve trop pâlotte. Comment, élevée dans la forêt par une servante fidèle et son vieux connétable (Jean-Michel Haes) elle attrape un mauvais sort, eh oui...

Les nains ne sont pas vraiment des enfants, sa rencontre avec un Petit Poucet mi-homme, mi-bête... Nous découvrons les intrigues d'une reine jalouse et enfin respirons lorsqu'elle sourit à son prince charmant... peut-être un peu efféminé à son goût.

Spectacle avec plus de vingt costumes, des fées, un petit chaperon rouge, une pomme empoisonnée, un miroir magique, un cuisinier italien, un bûcheron tout couvert de ramée, de la musique, etc.

Ce qu'en dit la presse française :

LE MONDE : En sortant de ce monument de drôlerie qui dynamite les genres, on a pris une leçon de surréalisme et appris que la grossièreté n'était pas nécessairement vulgaire.

LE FIGARO : "Elle voit des nains partout" réjouit par son caractère parodique de mélo, une délirante mise en scène en costumes d'époque et une interprétation pas triste qui élève ces nains très au-dessus de ce qu'on voit partout.

Auteur

Publication [persbrochure]

Performance(s) Elle voit des nains partout

Date(s) du 1981-12-30 au 1982-01-09

Artiste(s)

Compagnie / Organisation La Compagnie Philippe Bruneau