Archives du Théâtre 140


Le Démonstration par le Groupe Epigonen. Le théâtre d'appartement en trois étages



THEATRE 140

Saison 83/84

Service de Presse

Avant-Première

Prière d'insérer

Le THEATRE 140 présente aux HALLES DE SCHAERBEEK

Du 29 novembre au 3 décembre 83 à 20h30

La DEMONSTRATION

par le GROUPE EPIGONEN zlv

Le Théâtre d'appartement en trois étages

Nous sommes devant un immeuble à appartements. Un certain nombre de caisses entassées préfigurent les étages. C'est beau à la façon d'un assemblage pop-art mais complètement clos. Et puis un coup de vent ouvre les cloisons, la façade devient transparente. Un bistro et quelques logements se mettent à vivre leur enfermement propre comme si, assis dans le noir, nous n'étions pas là.

Et commence LA DEMONSTRATION

La patronne du café, sa clientèle exclusivement masculine, on joue les forts à bras, on boit, on grignote en musique. Deux couples occupent le premier étage. Ceux qui "n'en veulent plus", fatigués l'un et l'autre, ceux qui en "redemandent", au plus fort de leur émotion enflammée. C'est peut-être moins simple. Chacun attend la faute de l'autre. Pavlov n'est pas très loin. Au second étage vivent deux célibataires. Le premier - un flippé - a fini par ressembler à son papier peint, il se méfie de son entourage, apparemment armé d'un long rifle. Sa machine à écrire lui tient lieu de bruit de fond. Une laitue décore son mur. A droite, c'est le genre body-builder, meublé de l'inéluctable miroir où admirer les résultats des exercices quotidiens.

Sur le toit erre un homme solitaire, pas vraiment un somnambule, il est grand, robuste et manipule ce qu'il touche avec une maladresse d'enfant. Il incarne pour la femme du premier étage à gauche le rêve, la fuite. Quand il s'introduit chez elle en quête d'une "boite" (pouvez-vous me prêter le sel?) surgit fugitivement une sorte de contact inclassable, subtil, poétique.

Et puis c'est l'accident, une hystérie collective s'empare de l'immeuble tout entier, une apothéose de l'intolérable, de la folie.

Chacun subit les mêmes contractions, les mêmes spasmes et les gestes rentrent dans un processus répétitif, épileptique.

Emergent les frustrations, les constats d'échec, les impuissances. Un des habitants poursuit "l'homme sur le toit", se précipite par la fenêtre et le tue. Et comme toujours après la bourrasque les gestes quotidiens reprennent leur cours.

Faut-il préciser que ce "drame du quotidien" a un grand pouvoir de drôlerie. Et que le langage n'est pas celui du théâtre proprement dit, fait de musique - ils jouent d'un tas d'instruments - des bribes et de morceaux, du mutisme, du "comment cela se passe dans la vie".

Depuis "Frankenstein" par le Living Theatre il y a fort longtemps, on n'avait plus eu ce plaisir d'architecture théâtrale.

Eux, qui sont-ils?

Les quatorze membres du théâtre Epigonen ZLV. Il ne s'agit pas d'une secte mais d'une bande issue de la même école des Beaux-Arts que Jan Fabre à Anvers, également nourrie visuellement et cependant si différente. Une autre race de comédiens est sortie de cette discipline non concertée; les Radeis, Farid Chopel, Jan Fabre, "La classe Morte", Epigonen ZLV.

Ajoutons à leur sujet que, venant d'Anvers, on leur prédit un destin international, en effet comme Tadeuz Kantor et leur condisciple Jan Fabre, ce sont des rats du pinceau, du crayon, du burin, de tout ce qui se fait pour être regardé avec attention. Des conceptuels, mais ils ont dépassé la frontière de cette éthique. Et de merveilleux musiciens du dimanche.

Hugo Degreef, directeur du Kaai, Schaamte et les Halles sont avec le 140 à l'origine de cette initiative.

Le Théâtre 140 présente aux Halles de Schaerbeek. (entrée : 22 B rue Royale St. Marie)

Du 29 novembre au 3 décembre 83 à 20h30

La DEMONSTRATION

par le GROUPE EPIGONEN ZLV

Réservations des places au Théâtre 140

T. 02/733.97.08 de 12 à 18h, sauf le dimanche.

Auteur

Publication [persbrochure]

Performance(s) De Demonstratie

Date(s) du 1983-11-29 au 1983-12-03

Artiste(s) Epigonen

Compagnie / Organisation