Archives du Théâtre 140


Un bouleversant dossier-théâtre: observation clinique du docteur Demetrius Zambaco en 1882… 'Onanisme avec troubles nerveux chez deux petites filles'



THEATRE 140

SAISON 85/86

SERVICE DE PRESSE

AVANT-PREMIERE

Prière d'insérer s.v.p.

Au THEATRE 140

Du mardi 19 au samedi 23 février 85 à 20H 30

UN BOULEVERSANT DOSSIER-THEATRE:

OBSERVATION CLINIQUE DU DOCTEUR DEMETRIUS

ZAMBACO EN 1882…

"ONANISME AVEC TROUBLES NERVEUX CHEZ DEUX PETITES FILLES"

Adaptation et mise en scène de Jean-Michel RABEUX

avec

CLAUDE DEGLIAME

Démétrius Zambaco n'est pas fou. Ses procédés thérapeutiques sont reconnus et pratiqués par la psychiatrie de son temps. Dès sa deuxième année, en 1882, la sérieuse revue "L'Encéphale" publiait l'observation utilisée pour ce spectacle. Trente ans plus tard, ce même médecin en 1911, est devenu correspondant de l'Académie des Sciences, membre associé de l'Académie de Médecine, Commandeur de la Légion d'honneur etc...

L'extrême de la théâtralité,

"on peut le chercher du côté de l'infiniment petit - en apparence. Une actrice sur un fauteuil drapé de blanc, dans un salon, à portée de main - mais n'y touche! -, les spectateurs rangés autour d'elle en demi-cercle, face à un miroir voilé. Car la représentation tend un miroir si clair qu'on supporterait mal de voir sa propre image, on serait distrait par celle du regard de l'actrice. Qu'est-ce qui se passe? Claude Degliame, mise en scène, c'est-à-dire mise en situation par Jean-Michel Rabeux, dit une observation du Docteur Démétrius Zambaco publiée en 1882 dans L'Encéphale : Onanisme avec troubles nerveux chez deux petites filles. On est fasciné : non par l'idée, le constat qu'une grande actrice ferait passer n'importe quoi au théâtre, mais parce que ce n'est pas n'importe quoi. C'est le texte le plus violent le plus dramatique sur la lutte entre le chevalier-médecin et le dragon du plaisir solitaire. Persuadé que celui-ci rend fou, il multiplie, par la contrainte, le désir des petites filles, dans une horrible frénésie qui surenchérit sur ce qu'il appelle leur frénésie. Escalade contre escalade, montée de la violence contre montée violente du plaisir, le docteur fait corps avec ses patientes-impatientes et révoltées, qui, de leur corps, lui disent non, et toujours non. Jusqu'au moment où la rencontre d'un maître soulage et justifie le docteur : il va pouvoir utiliser sa dernière arme, passer à la mutilation, les fillettes seront réduites. Fascinant, effroyable passage de la raison à la morale, de la morale au corps puni au nom de la raison, terrible raccourci de la remontrance à la blessure.

C'est peut-être l'ancienne victime qui raconte : sujet détaché, cicatrisé, castré, mais non sans mémoire, frémissant, à jamais étonné d'un tel acharnement et donc capable de laisser entendre en même temps le moi au docteur, le moi aussi d'un témoin d'aujourd'hui. Théâtre extrême de l'interrogation sur le plaisir du spectateur, qui n'ose le regarder en face, théâtre de l'intimité du corps, dans l'intimité des regards, auquel seule une très grande comédienne peut littéralement, se livrer en toute maîtrise, qu'elle rend recevable en gardant intact ce qu'il dit d'inacceptable."

(Christine Friedel)

L'interprète : Claude Degliame

"Pendant soixante minutes, Claude Degliame a pris en elle les liens enchevêtrés de cette histoire exemplaire entre un voyeur sadique, sûr de sa science et de son bon droit et deux petites filles qu'il n'a pas voulu nommer. Il les appelle X et Y, elles pourraient être toutes les excisées du corps et de l'esprit, (toutes les victimes de la peur des autres).

Claude Degliame bouge à peine, parfois elle lisse sa robe noire, elle protège ses épaules de ses mains. Ses mains sont le prolongement pudique des mots froids qui font mal. Rien n'est pire que cette observation clinique des symptômes du mal que l'on cause. Claude Degliame parle pour le bourreau, pour les victimes. Elle est belle, avec un profil d'éphèbe, des épaules libres. Sa voix se renverse dans les graves. Le docteur et les petites filles sont comme les loups, des bêtes apocalyptiques qui s'entre-dévorent. Claude Degliame sourit, elle se souvient et frissonne, de bonheur ou d'horreur. Elle est si belle et si trouble… Personne d'autre n'aurait pu se permettre de raconter à haute voix, ces choses."

(Colette Godard)

J'ai vu à Avignon un spectacle noble, violent et néanmoins secret sur un thème que l'on nous dit scabreux. Je suis totalement intimidé et rempli de respect. Je ne puis en parler moi-même et en ai laissé le soin à des journalistes-femmes.

(Jo Dekmine)

Au THEATRE 140

Du mardi 19 au samedi 23 février 85 à 20H 30

"ONANISME AVEC TROUBLES NERVEUX CHEZ DEUX PETITES FILLES" avec Claude Degliame

Location : T. 02/733.97.08 de 12H à 18H sauf le dimanche.

Auteur

Publication [persbrochure]

Performance(s) Onanisme avec troubles nerveux chez deux petites filles

Date(s) du 1985-02-19 au 1985-02-23

Artiste(s) Claude DegliameJean-Michel Rabeux

Compagnie / Organisation